Miniature par Jean-Baptiste Jacques AUGUSTIN, portrait d'une fillette accoudée devant un paysage.

Bernd Pappe, dans son catalogue raisonné sur l'artiste  " Jean-Baptiste Jacques Augustin, une nouvelle excellence dans l'art du portrait en miniature" (Scripta 2015), reproduit en couleur ce rare portrait d'enfant page 166 et le date de l'année 1796 (voir notice page 266).

La petite fille, au visage poupin et aux mains potelées, porte encore les cheveux courts, preuve de son jeune âge. La pause et l'étole évoquent pourtant déjà la jeune fille en devenir.

Tout autour d'elle on trouve, discrets mais bien présent, des symboles évoquant une perte :

- à gauche un saule pleureur symbolise le chagrin.

- à droite un bouton de rose brisé évoque lui la disparition prématurée d'un enfant (un nouveau-né, un frère, une soeur ?) .

- En arrière-plan, on distingue un mausolée sur une île bordée de peupliers, très inspiré de celui de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville (célèbre à l'époque).

Un défunt, et même deux, sont bien présents dans ce portrait, qui, selon nous, n'est pas un portrait posthume. En effet, le mausolée en arrière plan est beaucoup trop grandiose pour être celui d'un très jeune enfant, au XVIIIe siècle,  et la présence de la fillette posant en premier plan de son propre tombeau, serait trop incongrue. Par contre, ce tombeau sur son île, très "romantique", est tout à fait approprié pour la perte d'une jeune femme, sans doute disparue en couches, avec son nouveau-né (d'où le bouton de rose brisé), ce qui explique le regard mélancolique de la petite orpheline, portraiturée par Augustin, au premier plan.